Martine in Paris - Promenades 

• Prenons le boulevard Diderot à droite où les façades de verre des immeubles reflètent l’horloge.

• Nous longeons le square Albert Tournaire sans enfant et sans flâneur, malgré la présence de deux bancs et de quelques arbres. Il faut dire que le coin est peu propice à la promenade. Au fond du square les briques rouges de l'institut médico-légal semblent émettre de sinistres ondes.
• Prenons vite le pont d’Austerlitz. Souvenez-vous, c’est de ce pont auréolé de gros panaches de fumée tricolore que partirent par bateaux les milliers d’athlètes des Jeux Olympiques.
• Entrons dans le Jardin des Plantes construit sous Louis XIII pour l'étude et la culture des plantes médicinales.

• Le long de l’allée à gauche, face à la grande galerie de l’Evolution, le grand Buffon est représenté assis dans un fauteuil. Il administra pendant près de cinquante ans le site qu'il fit évoluer de simple jardin au départ en un véritable centre scientifique et en museum d'histoire naturelle. il sut aussi s’entourer des plus grands scientifiques de son époque, parmi eux les naturalistes Lamarck et Daubenton et l’agronome Thouin. Lui même grand naturaliste, il a laissé une monumentale encyclopédie consacrée à l'Histoire naturelle décrivant avec soin les oiseaux, mammifères et minéraux. 
  

• Prenons l'allée sur la droite en direction de la grande serre, afin de nous diriger vers la sortie rue Cuvier. Au passage, on pourra saluer le doyen français de tous les cèdres du Liban, planté en 1734 par Jussieu.

• Traversons la rue Linné et prenons en face la rue Lacépède qui nous mène à la place de la Contrescarpe bordée de terrasses de café.

• Continuons par la rue Blainville jusqu’à la place Emmanuel Lévinas.

• Nous arrivons à la place de l’Estrapade, si jolie qu’elle nous fait oublier l’origine du nom, ni plus ni moins qu’un horrible supplice. La place autrefois si calme est aujourd'hui l'attraction des fans d'Emily in Paris qui viennent se faire photographier devant le n°1 de la place, un autre supplice pour les riverains et une aubaine pour la boulangerie ... 

• La librairie La Libre Pensée au 10 rue des Fossés Saint-Jacques propose avec beaucoup d'humour les livres que devrait lire Emily pour élargir son sens critique !  Je me permets la liberté d'étendre la proposition à lui faire découvrir un autre Paris ... 

L'avenir est une porte, le passé en est la clé - Victor Hugo

• Après la rue des Fossés Saint-Jacques, nous continuons par la rue Malebranche et à droite par la rue Le Goff, nous arrivons dans la rue Soufflot que nous prenons à gauche, en direction du Jardin du Luxembourg.

Tout me plait ici. Je me sens bien par cette fin d’après-midi à marcher sur le boul Mich,  le long du jardin du Luxembourg, d'humeur légère à l’image de ce faune dansant.

Je me sens particulièrement en veine. J'arrive à la case Chance, 7 cases après le boulevard Saint-Michel. 

Mais aller vers le 14ème est comme un signe prémonitoire. Le boulevard Saint-Michel à cet endroit ne s’appelait-il pas autrefois rue d’Enfer ? On m'accuse de multiples tricheries au cours de ces promenades Monopoly. Pour ma défense, j’ai consciencieusement suivi toutes les rues du jeu en optimisant simplement les déplacements ! 

Mais le verdict est tombé. Je dois aller tout droit en prison ! 

• Poursuivons par le boulevard Saint-Michel. A travers les marronniers des allées de l’Observatoire, je vois les gracieuses figures des Quatre Parties du Monde supportant la sphère céleste.

• Continuons par l’avenue de l’Observatoire qui longe comme il se doit le Méridien de Paris.
• Prenons à gauche le boulevard de Port-Royal. Nous longeons l’arrière du Val de Grâce.

• Prenons à droite la rue de la Santé. C’est plus fort que moi, je pourrais acheter par ici. Il y a quelques beaux immeubles, certains avec  atelier d’artiste.

• Au niveau du boulevard Arago, la vue de la prison ne me donne plus envie d'habiter par ici ...
• Sur la droite, devant le mur de la prison, se dresse la dernière vespasienne de Paris, elle aussi condamnée. Il en est heureux car à l'image de la pissottière s'associe immédiatement pour moi l'insoutenable odeur qui s'en dégageait. Ces urinoirs publics disparurent dans les années 1980, remplacées par les sanisettes, sans odeur et enfin accessibles à tou(te)s ...  Mais pourquoi ce nom de vespasienne ? Pourquoi pas une rambuteau?  Plus méfiant que Poubelle, le préfet à l'initiative de ces urinoirs publics fit en sorte que son nom ne risque pas d'être souillé à jamais par une éventuelle association. Méfiant et aussi très cultivé, il choisit de les baptiser du nom de l’empereur romain Vespasien qui décida d’une taxe sur l’urine, alors utilisée comme agent fixant pour les teintures.