Hora fugit - Un peu de Paris
Nous allons rester dans les beaux quartiers, puisque de la rue de la Paix, nous allons remonter vers la rue de Courcelles et continuer par le boulevard Malesherbes.
En rejoignant ensuite la Bourse par le boulevard Haussmann je triche au passage avec la Gare Saint-Lazare avant de terminer rue Lafayette.
De la rue de la Paix, les dés ont marqué 9 et ont ainsi décidé que notre prochaine destination est la rue de Courcelles ...
Nous remontons vers l’église Saint-Augustin jusqu’au boulevard Haussmann que nous prenons à gauche. Nous passons devant le beau musée Jacquemart André, qui abrite une impressionnante collection privée constituée par une des plus grandes fortunes du 19ème siècle.
Nous continuons jusqu’à la rue de Courcelles à droite.
La rue m’évoque “Quartier perdu”, roman de Patrick Modiano, où le narrateur revient dans un appartement au 45, juste en face de la pagode chinoise, à la recherche de son passé. Tout comme Proust, à la recherche d’un passé qui fuit et d’un temps perdu, et qui passa six ans dans cet immeuble.
La pagode rouge, petit hôtel particulier de deux étages au départ, fut aménagée en 1926 par un antiquaire chinois, Monsieur Loo, pour y abriter sa riche collection.
Après avoir fait 12 aux dés, ce qui nous permet de faire une pause dans un parc gratuit, (on voit que le jeu est ancien !), nous rejoignons le boulevard Malesherbes après avoir fait trois aux dés.
Au bout de la rue Georges Berger, place du Général Catroux, le bâtiment aux allures de château renaissance abrite depuis 2019 le musée de l’histoire de l’économie. Il fut longtemps occupé par une succursale de la Banque de France qui le racheta en 1923 aux descendants du banquier Emile Gaillard qui s’était fait construire ce petit château. Un peu mégalomane, le banquier inaugura sa belle demeure inspirée d’une aile du château de Blois en invitant 2000 personnes. On remarquera son initiale G sur les chiens assis. La visite du musée bien dans le thème du Monopoly, outre l’occasion de se faire expliquer l’économie de façon ludique et instructive donne aussi l’occasion de découvrir le bâtiment à l’architecture intacte et de descendre dans l’ancienne salle des coffres au sous-sol.
Continuons par le boulevard Malesherbes où nous arrivons à l’arrière de l’église Saint-Augustin, initialement envisagée par Napoléon III pour être sa nécropole. Sa structure de métal dessinée par Baltard, insoupçonnée de l’extérieur se déploie avec une sobre élégance à l’intérieur.
Les dés marquent 4, ce qui nous conduit à la Bourse.
Elle fut construite en prévision de l’Exposition universelle entre 1885 et 1889 au milieu du quartier de l’Europe dont les rues en rappellent les capitales. Ce nouveau quartier, fruit d’une vaste opération immobilière à l’image du Monopoly, était alors voué à la finance et à l’industrie.
On peut s’étonner aujourd’hui de la présence de gares, aujourd’hui propriétés de la SNCF sur le plateau du Monopoly; mais jusqu'en 1937, les lignes de chemin de fer faisaient alors partie de sociétés privées avec de riches financiers dans leur conseil d’administration.
Avant d’être inaugurée en 1889, la gare Saint-Lazare existait déjà depuis 1837 comme la première ligne régulière assurant la liaison de Paris avec deux lieux de villégiature appréciés par les bourgeois de l’époque: Le Vésinet et Saint-Germain-en-Laye. Le train, alors un moyen de transport peu démocratique était surtout utilisé par les gens fortunés, d’où la présence du Palace construit à la même époque, au 108 rue Saint-Lazare. L’hôtel est toujours là, mais les aristocrates anglais et les bourgeois d’alors sont remplacés par les touristes.
Les deux sculptures d’Arman, Consigne à vie cour de Rome et l‘Heure pour tous cour du Havre essaient d’insuffler un peu d’humour dans ce lieu parcouru par les foules pressées de voyageurs de la proche banlieue ou de Normandie.
Relançons les dés qui nous mènent deux cases plus loin Rue Lafayette.
Prenons à gauche la rue Lafayette.
La rue Lafayette conclut notre deuxième tour de Monopoly.
Elle comporte certains immeubles un peu bizarres.
Au 145, vers la gare du Nord, c’est un faux immeuble, vide, qui sert jusre d’orifice d’aération pour le RER. On peut passer devant sans se rendre compte de rien.
La perspective que donne le 43 au coin de la rue de la Victoire peut être également surprenante.
Si l’on est prêt à poursuivre le jeu, la promenade se poursuit pour un troisième tour de plateau par la rue de Belleville puisque nous avons fait 12 aux dés.
Texte / Photos : Martine Combes
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