Martine in Paris - Promenades dans Paris
Premier TOUR ... Départ
La rue du Départ, figurant la première case du jeu est quasiment à équidistance de la Gare Montparnasse et du cimetière Montparnasse, deux possibilités de départs dont une plus définitive.
Je choisis de délaisser le cimetière et puisque j’ai fait 3 aux dés (Rue Lecourbe) et non 5, je tourne le dos à la gare en direction du boulevard de Montparnasse.
Si la tour Montparnasse peut évoquer un gigantesque monolithe, sa terrasse au 59ème étage offre une superbe vue panoramique sur Paris. Avant que les Parisiens ne s’habituent à ce point de repère disgracieux, ils s'en moquaient en racontant que le point de vue à son sommet est le plus beau de Paris puisque de là on ne peut pas la voir ...
Dans les années 70, le vaste chantier autour de la nouvelle gare Montparnasse a englouti de nombreuses maisons souvent insalubres ainsi que 500 anciens ateliers d’artistes (1) comme celui du fauviste Vlaminck au 26, rue du Départ. Atelier rayé de la carte et aussi de la mémoire collective; en face, le café au nom évocateur Les Fauves ne parvient plus à justifier son nom que par la présence de quelques félins égarés ici et là sur le menu et la vitrine.
Tout le quartier va être de nouveau en chantier; la tour sera modifiée et surélevée: cliquer pour voir le PROJET ...
Note 1: Source Ateliers d'artistes à Paris - Parigramme (page 88)
Quand il m’arrive aujourd’hui de passer sur ce boulevard, c’est en voiture la plupart du temps, donc de plus en plus rarement. Il me faut cette promenade à pied pour mieux remarquer la présence de plusieurs belles maisons anciennes ayant su résister aux spéculations immobilières.
Tournons à gauche dans la rue de Sèvres.
Derrière les murs de l’Institut National des Jeunes Aveugles, le jardin désormais ouvert au public offre une petite halte tranquille. Je connais un peu l’endroit car je viens de temps en temps avenue Daniel Lesueur en tant que donneuse de voix pour Api-DV.
L'ensemble très important de l’hôpital Necker des Enfants malades comprend un bâtiment moderne prolongé de deux établissements anciens. Le premier créé avant la Révolution par Madame Necker, femme érudite et engagée qui s’interessa à l’amélioration des conditions des hôpitaux, notamment en imposant un seul malade par lit, la normalité de l’époque étant jusqu’à cinq malades par lit. Cet hôpital fut réuni par la suite à celui des Enfants Malades créé en 1802.
Aujourd’hui, la rue Lecourbe si commerçante est située dans un quartier plutôt bien coté, à en juger ne serait-ce que par la qualité des enseignes comme celle du charcutier Vérot, célèbre pour ses pâtés en croûte.
S’il fallait refaire le jeu, on lui affecterait certainement une autre couleur.
Au 91 rue Lecourbe, la présence de la petite église orthodoxe Saint-Séraphin de Sarov est insoupçonnée depuis la rue.
Après avoir poussé le porche et fait quelques pas, la sensation d’être en dehors de Paris est immédiate avec les deux cours fleuries, puis un petit pavillon avec son jardin. De derrière les arbres, le bulbe bleu indique la présence de la simple église à l’allure d’isba, au fond de la deuxième cour.
De dimension modeste, elle fut agrandie à deux reprises sur l’emplacement de la première église bâtie entre deux arbres en 1933 par une communauté russe issue en grande partie de ceux qui avaient fui la révolution de 1917.
L’église a été rebâtie récemment après qu'un incendie en avril 2022 a détruit tout l'intérieur, y compris la collection d’icônes et les deux arbres dont il ne reste plus que les troncs, uniques témoins des premiers temps et encore visibles dans l'église.
Cette histoire m’a été racontée par le prêtre qui prit le temps de parler de son église, pendant que le diacre, homme jovial dans sa soutane grise s’activait à la préparation d’une cérémonie de baptême: en guise de fonts baptismaux, un énorme chaudron de cuivre calé sur deux chaises au centre de l’église. Une bulle surprenante hors du temps, hors de Paris que j’ai eu un peu de mal à quitter.
Après avoir obtenu 2 aux dés, nous repartons vers la gare Montparnasse ....
Prenons à droite la rue Dulac pour rejoindre la rue Falguière à gauche où s’ouvre la rue Antoine-Bourdelle au niveau du bâtiment orange et rouge que l'on ne peut pas râter. Ne manquez pas de visiter le beau musée Bourdelle aménagé dans les anciens ateliers du sculpteur, l'entrée est gratuite. Les vieux ateliers en bois et le jardin laissent découvrir une formidable et puisssante mythologie: Le Centaure mourant, Apollon, Hercule tirant à l’arc …
GARE MONTPARNASSE
Atget a photographié l’ancienne gare, trois ans après un spectaculaire accident de train. La locomotive traversa la façade du premier étage de la gare et finit sa course folle en venant s’écraser sur le parvis au niveau de la station des tramways en tuant la marchande de journeaux.
La reconstruction de la nouvelle gare dans les années 1970, à l’emplacement de l’ancienne s’est accompagnée d’un vaste projet comprenant de nouveaux immeubles, un centre commercial et la fameuse tour Montparnasse.
Moins connu, le jardin Atlantique, petit parc au dessus des voies à l'accès assez confidentiel. (Dans la gare, Hall 1, Quai 1. A gauche, escalier jusqu'au jardin). C'est un coin surprenant de verdure au milieu de bâtiments modernes, d’où l’on entend au loin sous nos pieds les annonces des trains. Plus insolites encore les quelques terrains de tennis, ce n'est pas banal de jouer en plein Paris au dessus de voies ferrées !
Après avoir fait 11 aux dés, nous allons quitter le 15ème pour rejoindre l'avenue Mozart.
Ce n’est pas tout près, il va falloir traverser un grand nombre de rues du 15° jusqu’à la Seine au pont de Grenelle. Une occasion de flâner dans des rues très peu touristiques …
Nous poursuivons par la rue Elisabeth Vigée le Brun, puis par la rue des Volontaires et nous prenons sur sa gauche la rue de Vaugirard.
Deuxième occasion de revoir la station de métro Volontaires et seconde tricherie ...
Triche ou pas, remarquons le soleil au dessus de la porte du 226, rue de Vaugirard, autrefois auberge du Soleil d’Or. On peut entrer dans la cour de cette vieille maison miraculeusement conservée et connue pour avoir été le point de départ de deux complots. L’un en 1791 par des royalistes et le deuxième en 1796 contre le Directoire.
Juste à côté, l’immeuble au 55 de la rue Croix-Nivert, curieusement enfermé dans les rues Meilhac et Auguste Dorchain doit sa forme à un ancien théâtre.
Traversons à droite le square Yvette Chauviré et prenons à gauche la rue Violet jusqu'à la place où se trouve la caserne des pompiers. Jean-Marie y a fait son service dans un temps lointain, temps antédiluvien pour les quelques pompiers que nous avons rencontrés. Nous entrons dans le square à droite de la caserne.
Bien dans le thème de cette promenade, Violet était un spéculateur qui fit fortune en 1824 en achetant des terrains de Grenelle alors agricoles et fit construire une nouvelle petite ville: Beaugrenelle. Enclavé dans la caserne, son château est encore visible du square. Comme des fois au Monopoly, Violet eut un revers de fortune et dut quitter sa belle maison pour s'installer dans une petite maison plus modeste.
Prenons à gauche la rue des Entrepreneurs, nom décidément approprié pour des joueurs de Monopoly. Puis la rue Linois jusqu’au pont de Grenelle et sa réplique réduite de la statue de la Liberté.
Nous continuons maintenant dans le 16ème arrondissement,
Texte / Photos : Martine Combes
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