Hora fugit - Un peu de Paris
La promenade autour de la rue des Rosiers est toute proche de la place des Vosges. De la rue des Rosiers, on peut la rejoindre par la rue Pavée et la rue des Francs-Bourgeois.
Henri IV imagina cette place qu’il voulait harmonieuse avec des galeries pour la commodité des passants et des marchandises. De fait, les trente-six pavillons de brique rehaussés de pierre blanche, coiffés de toits d’ardoise et supportés à la base par de larges arcades profondes, en font la place la plus harmonieuse de Paris.
De place Royale, elle devint sous la Révolution place de l’Indivisibilité, puis place des Vosges en 1800 afin d’honorer ce département pour avoir été le premier à verser la plus forte part de ses impôts.
Elle redeviendra provisoirement place Royale sous la Restauration et sous le second Empire.
« Ce joli concert de maisons roses, calmes, attirantes et racées occupe la plus grande partie des anciens jardins de l’hôtel des Tournelles, encore une maison célèbre, qui vit mourir Henri II blessé à mort par Montgomery … Marie de Médicis, la Florentine qui avait le sens de l’harmonie et de la grandeur, inaugura la place Royale en 1612. Du jour au lendemain, le Paris élégant s’y précipita, s’y installa, s’y promena, y donna des fêtes.»
Léon-Paul Fargue - Le Piéton de Paris.
Dès sa création, la Place ne fut habitée que par de riches seigneurs qui en firent un lieu de résidence, de promenade et de rendez-vous aristocratiques. La désaffection de la noblesse survint à la Révolution et comme pour le reste du Marais, de la fin du XIXème au milieu du XXème, les hôtels divisés en appartements furent loués par des artisans. A partir de 1970, la place inscrite dans le périmètre protégé du Marais, fut restaurée pour retrouver tout le faste qu’elle avait momentanément perdu et pour être de nouveau prisée par les célébrités artistiques et politiques.
A l’origine, le centre de la place était vide. C’était un vaste terrain recouvert de sable formant une lice afin d’y organiser tournois et autres courses. Le roi Henri IV qui tenait à avoir sa loge au-dessus de la piste, fit ériger le pavillon du Roi construit sur trois arcades plus élevées que celles des autres pavillons, à l’entrée de la rue de Birague. Le pavillon de la Reine lui fait face de l’autre côté de la place, à l’entrée de la rue de Béarn.
C’est sous la Restauration, que Louis Philippe fit édifier les fontaines aux quatre coins du jardin. Il fit également construire les grilles de fer et replacer la statue de Louis XIII détruite sous la Révolution et remplacée par l’arbre de la Liberté.
Il faut prendre le temps de se poser dans le jardin, au bord de l’une de ces quatre fontaines pour un moment de pure rêverie et savourer le tendre paysage de pierre, de brique et d’ardoise qui se laisse entrevoir derrière les tilleuls qui dans les années 1970 ont remplacé les ormes tués par la graphiose.
Texte / Photos : Martine Combes
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