MONOPOLY

Troisième et dernier  TOUR ...

Belleville - Canal Saint-Martin 

Plan promenade Monopoly Belleville

Nous restons principalement dans une partie de Belleville où tel un léger filigrane son passé ouvrier flotte encore dans quelques cités artisanales. La dernière partie de la promenade longe le canal Saint-Martin jusqu'à la place de la Bastille. 

Promenade Monopoly boulevard de Belleville

Enfin, nous voilà arrivés  boulevard de Belleville, rue la moins chère du jeu du Monopoly.

Au début du XXème siècle, Belleville avait l’image d’un quartier perdu et un peu maudit accueillant des ouvriers exclus du  Paris haussmannien ainsi que des immigrés, alors essentiellement des juifs d'Europe de l'est, des polonais et des arméniens.

Aujourd'hui Belleville maintient une image de diversité avec la présence de multiples communautés: Maghrébins venus à partir des années 60, Chinois et Africains à partir des années 80.  Si ces communautés se regroupent dans des quartiers différents de Belleville, tous se croisent sur le boulevard de Belleville, notamment les jours de marché, les mardis et vendredis matin.

boulevard de belleville

Pour les amateurs de Monopoly et les investisseurs de tout poil, je ne suis pas sûre du rapport d’un investissement boulevard de Belleville, en revanche l’investissement dans d’autres rues du quartier de Belleville  devenues très à la mode est tout à fait recommandé.

Après avoir fait huit aux dés, nous allons nous rendre maintenant avenue de la République toute proche.

Ce qui nous permet de passer par la rue Oberkampf, très fréquentée la nuit pour ses nombreux bars branchés. Elle possède également plusieurs cours anciennes dont le charme attise la convoitise des promoteurs …

  • Prenons à droite la rue Oberkampf. Du temps de ses activités industrielles, la rue était occupée par de nombreux ateliers où l’on travaillait le cuir, le bois et surtout le métal. Il en subsiste aujourd’hui des traces dans quelques passages:
  • Au 156, derrière la porte cochère se cache la cité Durmar, une petite cour privée, évidemment très convoitée par les promoteurs. Les petites maisons, initialement occupées par des maraîchers ont été transformées par la suite en ateliers de métallurgie.
  • Au 125, l’étroite cité Griset est bordée par une imposante bâtisse en brique rouge. Heureux exemple de conservation d’un ancien lieu industriel, autrefois occupé par une entreprise de métallurgie spécialisée dans le laminage. Si les bâtiments ont été convertis en grande partie  en  lofts, sainte gentrification oblige, il est sympa de voir que la mémoire artisanale du lieu est préservée par la présence de presses typographiques qui ont remplacé les anciennes machines à vapeur.  
125 rue Oberkampf Cité Griset
  • Au 104, il faut franchir le porche du grand immeuble pour découvrir la cité du Figuier, joliment conservée et très convoitée. Les cours sont bordées de petites maisons qui abritaient autrefois des ateliers où l’on travaillait le métal. Les ouvriers habitaient le grand immeuble donnant sur la rue. L’activité a bien changé, remplacée par celle de bureaux. Un figuier de belle taille est toujours là. La cité est aussi connue pour la belle façade d’un pavillon construit pour l’exposition universelle de 1900  qui représente sur fond bleu des éléphants et des palmiers. Un cadre bucolique dont le prix au m2 n’arrête pas de grimper.
Cité du Figuier rue Oberkamps
cité du Figuier rue Oberkampf
cité du Figuier rue Oberkampf

Tournons à droite dans l'avenue de la République. 

Promenade Monopoly avenue de la République

En contraste avec le bâti de l’étroite rue Oberkampf qui la rend si sympatique et attrayante, l’avenue de la République, droite et large aligne ses immeubles de style haussmannien, cachés derrière des rideaux d’arbres. D’habitude quand je viens dans ce quartier je ne fais que la traverser pour rejoindre les rues Neuve Popincourt, Ternaux et de la Folie Méricourt. C’est donc finalement la première fois que je suis son tracé pas si désagréable en définitive.

avenue de la République
avenue de la République

Nous remontons vers le nord en direction du boulevard de la Villette, la prochaine destination après avoir fait deux aux dés. 

  • Prenons à droite la rue Jean-Pierre Timbaud, qui tout comme la rue Oberkampf, est très animée le soir.
    On peut encore y voir quelques cités ouvrières, où l'on travaillait le cuir et le métal. Les rez de chaussée étaient occupés par les ateliers; les ouvriers vivaient à l’étage.
  • Au 66, s’ouvre la cité d’Angoulême occupée autrefois par l’ancienne manufacture Dutertre, spécialisée dans la peinture sur porcelaine remplacée aujourd’hui par les ateliers de l’architecte Jean Nouvel.
66 rue jean-pierre Timbaud Cité d'Angouleme
  • Au 72, le passage de la fonderie, dont le nom évoque l'animation qui devait y régner est aujourd’hui un lieu paisible agrémenté de plantes vertes. 
77 rue jean-pierre Timbaut passage de la Fonderie
  • Prenons à gauche la rue Saint-Maur. Nous passons devant l’église Saint-Joseph construite par l’architecte de l’hôtel de ville de Paris, Théodore Ballu. Rebaptisée dans les années 90, Saint-Joseph des Nations, elle souligne ainsi son engagement auprès des communautés d’immigrés. 
  • Continuons jusqu’à la rue du Faubourg du Temple que nous prenons à droite jusqu’au boulevard de la Villette à gauche.  
Promenade Monopoly boulevard de la Villette

Au nord du boulevard de Belleville, la portion du boulevard de la Villette que nous suivons maintenant est essentiellement occupée par la communauté chinoise qui a établi toutes sortes de commerces, y compris le plus vieux  du monde. C’est assez dépaysant.  

boulevard de la villette

Entre les n°50 et 56 du boulevard de la Villette, franchissons le porche d’un ensemble de logements sociaux pour découvrir la petite cité Saint-Chaumont, un ancien passage du vieux Belleville. C’est un curieux mélange architectural où s’élèvent d’anciens petits ateliers d’artisans cartonniers miraculeusement conservés cernés par des immeubles modernes construits sur l’emplacement de l’entrepôt des décors des Folies-Bergères.

50 56 boulevard de la Villette Cité Saint-Chaumont artisans cartonniers

Le n°58 garde le souvenir de la moutarde Bornibus, vantée parait-il par les gastronomes de la fin du 19ème. La façade de l’ancienne fabrique a conservé les nombreuses récompenses obtenues pour ses moutardes et ses procédés de fabrication.

58 boulverd de la Villette moutarde Bornibus

Après avoir fait quatre aux dés, je vous donne rendez-vous à la gare de Lyon sous la grande horloge, près du portillon, comme le chantait Barbara.

Ceci va nous donner l'occasion de longer le canal Saint-Martin pour rejoindre la Bastille ...

  • Continuons jusqu’à la place du Colonel Fabien où apparait la coupole blanche du PCF, pas trop dans le thème du Monopoly...
place colonel Fabien
  • Prenons la rue de la Grange aux Belles à gauche. Ce nom à la consonance plutôt poétique pourrait évoquer un lieu de rendez vous galant; il évoque aussi de pauvres hères d’autrefois qui loin d’être pendus aux bras des belles étaient affreusement exhibés au sinistre gibet de Montfaucon qui s’élevait ici au moyen-âge.
  • Nous passons devant la chapelle de l’hôpital Saint-Louis réservé aux pestiférés du temps d’Henri IV. La chapelle était située en dehors de l’hôpital afin de permettre aux habitants du quartier d’assister à l’office.
    Décidément un coin sinistre. 
  • Nous arrivons au canal Saint-Martin, que nous allons suivre à gauche quai de Jemmapes.  L’endroit est très sympatique pour une agréable pause au bord de l’eau.
canal saint-martin
  • Au niveau de la rue du Faubourg du Temple, le canal devient souterrain. Nous continuons par le square Jules Ferry et par la promenade Richard Lenoir.
  • Sur notre droite le Bataclan; dans le jardin une stèle rend hommage aux victimes de l’attentat du 13 novembre 2015.
  • Nous arrivons en vue de la place de la Bastille. Entre les arbres sur un fond de ciel (bleu, ce jour là) se détache la statue aérienne du Génie en haut de la colonne de Juillet.

place de la bastille

Texte / Photos : Martine Combes

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