Hora fugit - Un peu de Paris
Homme de la seconde moitié du XIXème siècle, Eugène Atget (1857-1927) se consacra à la photographie à partir des années 1890 jusqu'à sa mort. Artiste et autodidacte, il fut tout d'abord comédien ambulant puis artiste peintre. Quand il se lança dans la photographie, ses sujets étaient essentiellement des paysages ou des compositions destinées à des artistes peintre. Vers 1897, il commença sa série du Paris pittoresque en photographiant les vieux quartiers et les petits métiers de Paris.
Il entreprit une autre série, l'art dans le Vieux Paris constituée de photos de ferronneries, de balcons et de portes, de heurtoirs et d'enseignes, de cours, d’escaliers, d’églises et d’ intérieurs d'hôtels, clichés qu'il réalisa pour des commandes particulières.
En 1907, il photographia les quartiers anciens du centre de Paris pour la Bibliothèque historique de Paris.
Vers 1910, il reprit sa série du « Paris pittoresque » avec des albums thématiques sur la vie des Parisiens, les cours de chiffonniers, les fortifications, les vitrines des boutiques et les cabarets.
Après la guerre, il contacta les Beaux Arts et proposa sa collection de plus de 2000 négatifs. Après sa mort en 1927, 2000 autres négatifs furent acquis par le musée des monuments historiques de Paris.
Vers la fin de sa vie il fit la connaissance de Man Ray résidant comme lui rue Campagne-Première et de sa jeune assistante américaine, Bérénice Abbott qui réalisa les deux portraits que nous avons de lui. A sa mort, elle acheta près de 1800 plaques et plusieurs milliers de tirages qu’elle emporta avec elle aux États-Unis et qui lui furent source d’inspiration dans ses photographies de New York. C'est par elle qu'Atget connut une gloire posthume et c'est par le biais des Etats-Unis que la France le (re)découvrit plus tard.
Sa postérité outre-Atlantique a ainsi révélé ses grandes qualités de photographe, bien au-delà de l’aspect documentaire que revendiquait Atget pour ses photos.
Bien évidemment, à son époque, le matériel photographique était lourd et encombrant. Les déplacements se faisaient essentiellement à pied et en omnibus.
J'imagine cet homme solitaire, quittant son domicile de la rue Campagne-Première, de préférence tôt, pour obtenir cet éclairage particulier du petit matin, chargé de son lourd matériel, et déambulant dans les rues de Paris.
Ce qui me réjouit inlassablement, c’est partir à la découverte des lieux photographiés par Atget il y a plus de cent ans et recomposer ainsi tout un monde insaisissable en le superposant à celui d’aujourd’hui.
Texte / Photos : Martine Combes
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