LE PARC DE BAGATELLE
.
.
Situé dans la partie nord-ouest du bois de Boulogne, le parc de Bagatelle s’étend sur 24 hectares. Un peu retiré, loin du bruit et de la cohue, c'est un délicieux endroit pour la promenade. Le contraste est même saisissant avec les abords du bois, toujours un peu louches. Au début du printemps, ses grandes pelouses se recouvrent de millions de bulbes, puis dès mai-juin, les milliers de rosiers offrent un odorant spectacle et les nymphéas composent un tableau paisible sur un des bassins. En toute saison, ce parc offre des paysages doux au regard, romantiques à souhait avec ses beaux arbres majestueux et ses plans d’eaux. De multiples recoins permettent de se reposer en toute quiétude, ponctuée parfois par la visite de quelques chats placides au milieu des multiples paons et des oies bernaches.
Le château de Bagatelle, en réalité, pavillon de plaisance nommé autrefois une folie, a coûté une petite fortune au Comte d’Artois qui le fit construire en deux mois, suite à
un pari avec sa belle-soeur, la reine Marie-Antoinette. Celle-ci partant comme chaque automne à Fontainebleau, le comte paria qu’à son retour, il pourrait la recevoir dans son nouveau pavillon.
Donc doublement petite folie, ce petit
château qui a donné naissance à l’expression : « C’est une bagatelle » … est aussi folie de jeunesse; le jeune frère de Louis XVI n’avait que vingt ans, lorsqu’il
entreprit sa construction sur une de ses propriétés.
Les choses ne trainèrent pas … Bellanger, l’architecte, dessina les plans en une nuit. On ne lèsina guère sur les moyens : huit à neuf cents
ouvriers travaillèrent jour et nuit, du 21 septembre au 26 novembre 1777. Sa décoration fut réalisée par les meilleurs artistes : Hubert Robert, Fragonard, Greuze, …
Cette demeure essentiellement destinée
au(x) plaisir(s) était une petite maison luxueuse. Mais si on l’appelait folie, c’est parce que ce genre de demeure un peu retirée de la ville, était construite au milieu des jardins et des verdures, le mot folie ayant
ici une racine latine : folii qui signifie feuilles.
Sur la façade donnant sur la cour d’honneur, on peut y lire sa devise : parva sed apta, la maison est petite mais convient. En effet de petites dimensions, elle a en son centre un salon rond, deux pièces pour les collations et les jeux. Elle convenait certe à d’autres jeux plus intimes dans les deux boudoirs dont l’un avait les murs et le plancher recouverts de glaces et dans les chambres au premier étage accessibles par un escalier dissimulé derrière des boiseries.
L’autre face du pavillon aux formes arrondies évoque une élégante bonbonnière qui ne pouvait que séduire Marie-Antoinette.
L’entrée de ce petit bijou est décorée de deux sphinges qui auraient été réalisées en prenant la belle courtisane Rosalie Duthé pour modèle.
Aujourd’hui la sphinge présente des traits durcis et peu avenants. En comparant avec la photo d’Atget, force est de constater les dégradations liées certes à l’usure du temps mais aussi surtout à la pollution.
(Note: Depuis juin 2021, d'importants travaux ont été entrepris pour restaurer l'intérieur et l'extérieur du château).
Miraculeusement épargné par la Révolution, Bagatelle fut vendu à Napoléon pour son fils le Roi de Rome, puis fut restitué à la famille d’Artois avant d’être acheté en 1835 par Lord Seymour qui le légua à Richard Wallace, collectionneur et philanthrope à qui l’on doit les célèbres fontaines vertes réparties un peu partout dans Paris. On lui doit aussi cette curieuse construction, dite le Trianon, un peu triste qui s’étire le long de la cour d’honneur gardée par des sphinx de pierre.
En 1905, la ville de Paris racheta le domaine. Le parc que nous connaissons aujourd’hui doit ses célèbres roseraies et ses jardins à Jean-Claude Nicolas Forestier, un grand urbaniste paysagiste de renom mondial. Il s’était rendu à plusieurs reprises à Giverny où le fameux jardin d’eau de Monet lui inspira pour Bagatelle le très romantique bassin aux nymphéas.
Bagatelle est très largement connue pour ses roses. En 1907, Forestier organisait le premier concours international de roses nouvelles dont la tradition a tenu bon jusqu’à nos jours. La roseraie fut créée à la place d’une prairie qui avait été spécialement aménagée pour les leçons d’équitation du prince impérial. Elle est dominée par le kiosque où, dit-on, l’impératrice Eugénie aimait s’installer pour voir évoluer son fils à cheval. Une autre roseraie composée de rosiers de paysages se situe à l’ouest derrière le château.
Mai 2020 - Première sortie après le confinement
Texte et photos - Martine Combes
Yolande Favreau
Très belle promenade fort documentée dans le beau jardin de Bagatelle.
Chantal Meyer
charmante balade dans le parc de Bagatelle
Bravo
DUBOIS-LEMERY Françoise
Bonjour,
Cela fait beaucoup de bien après cette grande période de confinement.
Agnès Marie Ferrier
Très belle promenade qui fait du bien.
En lisant j’ai l’impression de ressentir les parfums divers.
Merci pour ce travail