La Bièvre - rivière disparue
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C’est une promenade très particulière, plutôt de type fantôme, car elle longe le chemin d’une modeste rivière complètement enterrée lorsqu’elle traverse Paris : la Bièvre. Lorsque le photographe Atget l’a prise en photo au début du siècle dernier, elle était encore partiellement visible sur sa partie en amont entre la Poterne des Peupliers et la rue des Gobelins avant qu’elle ne soit totalement couverte et intégrée dans le réseau des égouts de Paris.
Cette rivière prend sa source dans les Yvelines dans la forêt de Versailles à Guyancourt, traverse les villes de Jouy en Josas, Bièvres, puis devient quasi souterraine à partir d'Antony, continue par Fresnes, Arcueil, Gentilly puis Paris où elle se jette dans la Seine. Beaucoup pensent qu’elle tire probablement son nom des castors qui la peuplaient autrefois (beber en celte). Ceci n’est cependant pas certifié et d’autres sources proposent que la couleur brune des boues ou des bourbes dont elle était chargée aient pu aussi donner son nom.
Son tracé ancien dans le paysage urbain actuel démarrait à la poterne des Peupliers où elle entrait dans Paris sous le boulevard Kellermann. Elle faisait ensuite un large méandre au pied de la Butte aux Cailles, formant la dépression dite de la Glacière, ensemble de prairies inondables où avait été creusé un réseau de petits canaux peu profonds dans lesquels l’eau gelait rapidement. La glace ainsi formée était découpée et stockée dans les carrières voisines en attendant d’être commercialisée l’été. La Bièvre longeait ensuite la Manufacture des Gobelins établie sur ses rives. Polluée par les activités de teinture de la Manufacture ainsi que celles des nombreuses tanneries établies également le long de son cours, elle longeait ensuite le jardin des Plantes et se jetait dans la Seine entre le pont d’Austerlitz et le pont Charles de Gaulle. Au XIIème siècle, l’abbé de Saint-Victor eut l’autorisation de détourner le cours de la Bièvre pour faire tourner ses moulins et arroser les jardins du monastère. Partant de l’actuelle annexe du Muséum d’histoire naturelle, cette dérivation désignée comme le Canal des Victorins rejoignait l’église Saint-Nicolas du Chardonnet puis longeait l’actuelle rue de Bièvre à qui elle a donné son nom, avant de se jeter dans la Seine à hauteur du chevet de la cathédrale Notre-Dame.
Nous parcourrons donc en surface son tracé désormais intégré dans le réseau des égouts de Paris, du parc Kellermann jusqu’au Jardin des Plantes, puis nous suivrons le canal
des Victorins jusqu'à la rue de Bièvre.
Je ne pouvais manquer de passer par la rue Atget, essentiellement des escaliers entre la Butte-aux-Cailles et le boulevard Auguste Blanqui et lui rendre par la pensée un respectueux
hommage.
Dans son livre La Bièvre, Joris Karl Huysmans décrit la pauvre petite rivière surexploitée et polluée par les activités des tanneries, des mégisseries et des teintureries avant
qu'elle ne finisse en égout. Ses textes accompagnent avec une émouvante éloquence les photos prises à la même époque par Eugène Atget.
Parc Kellermann
A la sortie du métro Maison Blanche, traversons l'avenue d’Italie pour entrer dans le jardin du Moulin de la Pointe, dont le nom rappelle les anciens nombreux moulins à eau le long de la Bièvre.
Ce moulin se trouvait à la pointe d’un chemin aboutissant à la route de Fontainebleau, aujourd’hui avenue d’Italie.
Traversons ensuite le boulevard Kellermann pour entrer dans le jardin du Monument aux Mères Françaises,
puis entrons dans le parc Kellermann où nous arrivons directement sur le bastion des anciennes fortifications de Thiers. De là, nous surplombons le parc aménagé sur le val de Bièvre où autrefois coulait la rivière.
C'est à l'endroit du plan d'eau de l'actuel parc que la Bièvre était autrefois divisée en deux bras : le bras naturel (Bièvre Morte) et le bras artificiel (Bièvre vive) qui serpentaient côte à côte
jusqu’à la Seine où elle allait se jeter. Cette division permettait ainsi d’augmenter son débit et de mieux alimenter les moulins établis le long de son cours.
C'est ici que la Bièvre est restée à
ciel ouvert jusqu’en 1935, bien après que l’ultime tronçon dans Paris intra muros soit recouvert en 1912 et que la Bièvre, canalisée et couverte, soit finalement intégrée au réseau des égouts
de Paris.
Sur la photo prise par Atget, nous voyons la Bièvre vive quittant la campagne, là où se situe aujourd’hui le parc, et franchissant la zone des fortifications par une voûte aménagée dans le rempart. Le coin de nature photographié est extrêmement bucolique, juste avant que la rivière soit engloutie par la ville aux multiples activités polluantes :
Et l'on ne songe plus, tant notre âme saisie
Se perd dans la nature et dans la poésie,
Que tout près, par les bois et les ravins cachés,
Derrière le ruban de ces collines bleues,
A quatre de ces pas que nous nommons des lieues,
Le géant Paris
est couché !
La Bièvre – Victor Hugo
Jadis, près de la poterne des Peupliers, elle avait encore pu garder quelques semblants de gaité, quelques illusions de site authentique et de vrai ciel.
La Bièvre – J.K. Huysmans
Remontons la rue Max Jacob qui longe le stade et prenons à droite la rue de la Poterne des Peupliers.
De la rue de la Poterne des Peupliers à la rue de Tolbiac
La rue de la poterne des Peupliers épouse la courbure de la Bièvre morte. Nous passons sous le pont de la poterne des Peupliers qui franchissait les fortifications et sous un deuxième pont qui était
celui du chemin de fer de la Petite Ceinture. La Bièvre morte entrait dans Paris par ces ouvertures.
Nous continuons par la rue des Peupliers jusqu’à la place de l’abbé Georges Hénocque, puis à droite par
la rue Henri Pape jusqu’à la rue du Moulin des Prés. Au sol, une plaque ancien lit de la Bièvre, telle que nous allons en voir au long de notre promenade, rappelle l’emplacement du moulin qui a donné
son nom à la rue. Les mignonnes petites maisons, place Hénocque, rue Dieulafoy, rue du Moulin aux Prés, square des Peupliers, donnent un air de province à tout ce quartier. Elles me faisaient bien rêver lorsque j’habitais
rue de Tolbiac au coin du passage du Moulinet.
Tournons à gauche rue de Tolbiac jusqu’à la rue Vergniaud où coulait le bras vif de la Bièvre.
Rue de la Colonie
La rue de la Colonie, accessible de la place de l’Abbé Georges Hénocque, comporte quelques bâtiments intéressants mais personnellement, je trouve la promenade beaucoup plus agréable
par la rue du Moulin aux Prés où l'on peut voir quelques petits îlots de charme comme le square des Peupliers.
Le percement de la rue de Tolbiac entrepris en 1865 nécessita de gros travaux tels le comblement de la vallée
de la Bièvre et d’importants remblaiements entre l’avenue d’Italie et la rue de la Glacière.
La rue de Tolbiac, bâtie sur remblai, a rompu l’horizon que ferme maintenant une ligne de bâtisses neuves ; les peupliers sont coupés, les saules détruits, les étangs desséchés, la prairie morte.
La Bièvre – J.K. Huysmans
Sur la photo prise par Atget en 1900, on devine à droite du réverbère, entre la maison et les déblais entassés à l’emplacement de la future rue Vergniaud, le lit de la Bièvre déjà en très grande partie remblayé. La petite maison à gauche aux deux fenêtres munies de volets était située au 2, rue de la Colonie. La rue doit son nom aux nombreuses colonies de chiffonniers qui s’étaient installés sur ce site près de la Bièvre où ils pouvaient rincer leurs tissus.
Rue Vergniaud - Rue Daviel
Continuons par la rue Vergniaud qui suit le fond de la vallée de la Bièvre. Prenons la rue Daviel à droite où nous nous arrêtons au n°10, afin d’admirer l’ensemble de la « Petite Alsace » bordé de maisons à colombages ainsi qu’en face la calme villa Daviel, tous deux à vocation sociale et achevés en 1912.
Arrêtons-nous en haut au croisement de la rue Daviel avec la rue Barrault d’où l’on peut imaginer la vallée de la Bièvre; La Bièvre vive passait au pied des villas de la Petite Alsace et la Bièvre morte au niveau du café au coin de la rue.
Rue de la Butte aux Cailles
Prenons la rue Barrault à gauche, puis la rue de la Butte aux Cailles, où j'ai toujours plaisir à m'y promener. Au passage de la rue Buot, profitons de la vue d’ensemble, un mélange de Paname
et d’Italie, où se détache l’arrière de l’église Sainte Anne de la Butte aux Cailles devant laquelle nous sommes passés rue de Tolbiac.
Continuons jusqu’au bout, place Verlaine.
Butte aux Cailles - Place Paul Verlaine
C’est en grande partie à cause de la Bièvre que le puits artésien de la butte aux Cailles a été foré à partir de 1866, à l’angle de la rue du Moulin des
Prés et de la place Paul Verlaine. Le puits avait un double objectif: le premier assurément, de permettre l'alimentation en eau de ce quartier situé en hauteur, mais aussi celui de déverser le trop-plein d’eau dans la Bièvre
souvent à sec durant les mois d’été. Une canalisation souterraine suivant le tracé de la rue du Moulin aux Prés devait être en mesure d’écouler six mille mètres cubes par jour dans la rivière.
Cependant, le projet connut de nombreuses difficultés et ne vit le jour qu’en 1903, date à laquelle l’alimentation de la Bièvre menacée de disparition n’était plus d’actualité. C’est ainsi
que l’idée de la piscine de la Butte aux Cailles prit forme et ainsi exploiter cette eau devenue superflue. Elle fut construite en 1924, couplée avec des bains-douches.
Aujourd’hui le puits artésien est un point de rencontre
pour les habitants du quartier qui viennent s’y approvisionner en eau de source puisée à 620 mètres.
Rue Eugène Atget
Prenons la rue Simonet, à gauche la rue Gérard puis à droite la rue Jonas qui traverse le jardin Brassaï et se poursuit par la rue Eugène Atget.
J'adresse par la pensée un affectueux
hommage à ce photographe de Paris dont les photos sont une inépuisable source d'inspiration pour mes flâneries. Inlassablement, j'aime partir sur les lieux photographiés par Atget il y a plus de cent ans. Est-ce pour partir à
la recherche du Paris perdu de mon enfance qui était encore beaucoup le Paris connu par mes grands-parents ? Ses photos me procurent une tendre fascination et je ne me lasse pas de superposer son Paris un peu mystérieux avec celui d'aujourd'hui
comme en jouant à cache-cache avec les fantômes du passé.
Boulevard Auguste Blanqui - Rue Barrault
Tournons à gauche boulevard Auguste Blanqui. Au n°1, rue Barrault, l’annexe de la crèche est une ancienne mégisserie. L'ancien bâtiment est reconnaissable à son toit plat, à sa base en briques et à ses solives de chêne. Les lattes de bois mobiles pour le séchage des peaux sont vaguement rappelées par les persiennes en bois au dessus des fenêtres.
91, boulevard Auguste Blanqui
Sur la photo prise par Atget, on voit très bien la Bièvre vive à droite et la Bièvre morte légèrement en contrebas qui par les deux voutes franchissaient l’actuel boulevard
Auguste Blanqui (autrefois boulevard d’Italie).
Le bras mort était à hauteur du n°91 boulevard Auguste Blanqui et le bras vif au mitoyen des n°85 et 89.
Traversons le boulevard. En face de nous s’élèvent un peu sur la gauche, les bureaux du journal Le Monde réalisés par l’architecte Christian de Portzamparc et dont la verrière a été illustrée par le dessinateur Plantu.
Entre les rues Edmond Gondinet et la rue Paul Gervais, le pâté de maisons est sur l'emplacement d'un ancien îlot formé entre les deux
bras de la Bièvre. La courbe sinueuse de la Bièvre morte a donné le tracé actuel de la rue Paul Gervais.
Nous allons suivre le tracé plus rectiligne de la Bièvre vive en nous engageant dans la rue Edmond
Gondinet.
Rue Edmond Gondinet
La photo prise par Atget montre la Bièvre vers 1890, vers l’amont. On distingue à droite le talus qui séparait la Bièvre vive de la Bièvre morte. Le bâtiment sur la gauche est une mégisserie où étaient traitées les peaux de mouton, de chèvre et d’agneau. Ces peaux étaient alors assouplies et blanchies par des bains de farine et d’œufs.
Continuons par la rue Croulebarbe.
Rue Croulebarbe
Sur la photo prise par Atget, on voit que la rue Croulebarbe occupait le chemin de berge de la rivière vive, appelée également rivière des Gobelins. A gauche derrière le mur, on devine l’ancien jardin des Manufactures des Gobelins sur lequel se trouve aujourd’hui le square René le Gall.
Un bras bordé du côté de la rue (Croulebarbe) par une berge dans laquelle sont enfoncées des cuves ; de l’autre par un mur enfermant un parc immense et des vergers que dominent de toutes parts les séchoirs des chamoiseurs. Ce sont, au travers d’une haie de peupliers, des montées et des descentes de volets et de cages, des escalades de parapets, toute une nuée de peaux couleur de neige, tout un tourbillon de drapeaux blancs qui remuent le ciel, tandis que plus haut, des flocons de fumée noire rampent en haut des cheminées d’usine. Dans ce paysage où les resserres des peaussiers affectent, avec leurs carcasses ajourées et leurs toits plats, des allures de bastides italiennes, la Bièvre coule, scarifiée par les acides.
La Bièvre – J.K. Huysmans
Square René Le Gall
Nous sommes à l’emplacement de ce qui était autrefois l’île aux Singes, enserrée autrefois par les deux bras de la Bièvre. L’origine du nom de l’île est incertaine; certains l’attribuent à la présence de singes laissés en liberté par des bateleurs venus divertir les ouvriers de la manufacture des Gobelins, d’autres l’attribuent au mot de l’argot signifiant patron.
La partie de l’île aux Singes située en amont était couverte de petits jardins réservés au personnel des Gobelins. La Bièvre vive coulait derrière le mur du côté de la rue Croulebarbe ; le bras mort était à l’emplacement du mur longeant le lycée Rodin, puis de celui qui sépare le square du Mobilier national. Le bras mort traversait ensuite le passage Moret qui est aujourd’hui à l’emplacement de la rue Emile Deslandres. Ce passage, « cour des Miracles de la peausserie » selon J.K. Huysmans, était composé de tanneries insalubres entre la ruelle des Gobelins et la rue des Cordelières. L’ensemble de l’île aux Singes fut complètement transformé durant les années 1930. Les jardinets firent place au square René Le Gall et les taudis du passage Moret furent démolis et remplacés par l’immeuble du Mobilier National.
Sortons du square rue Emile Deslandres et à droite rejoignons la rue Berbier du Mets.
Rue Berbier du Mets
Après la rue Croulebarbe, la Bièvre vive suivait ensuite le tracé de la rue Berbier du Mets (ancienne ruelle des Gobelins) et arrosait les pieds des bâtiments de la Manufacture des Gobelins et de la chapelle dont on peut voir le chevet, émergeant telle la moitié d’une tour.
Le bief des Gobelins fut l’ultime portion restée à ciel ouvert entre le 18, rue Berbier du Mets et le boulevard Arago, de par la détermination de deux propriétaires riverains qui résistèrent par de multiples actions en justice. Une procédure d’expropriation mit fin à leur résistance et les travaux de comblement furent achevés en juillet 1912. La photo prise par Atget montre le bief des Gobelins, vu vers l’aval. Sur cette photo, on peut aussi reconnaître, à l’arrière des maisons le long de la rive à gauche, le toit mansardé et le dernier étage de l’immeuble en briques du 18, boulevard Arago.
L’immobile et blanc paysage évoque l’idée d’une Venise septentrionale et fantastique ou d’une impossible ville de l’Orient, fourrée d’hermine.
La Bièvre – J.K. Huysmans
Continuons jusqu’à la rue des Gobelins à droite.
Rue des Gobelins - Ilôt de la Reine Blanche
Autrefois dénommée rue de Bièvre, c’est l’une des plus anciennes de Paris. Elle comprend de vieilles maisons construites entre 1450 et 1750. Au n° 3bis, s’élève la
maison de maître de la famille Gobelin. Au n° 17, derrière la grille on peut apercevoir le château de la Reine Blanche au fond de la longue cour bordée de bâtiments en brique. Des visites guidées sont organisées
l’été et pendant les journées du patrimoine, ce qui permet de visiter les cours et la tour à vis (entrée rue Gustave Geffroy).
Avec celui du n° 19, ce corps de bâtiment faisait partie des maisons construites
par la famille Gobelin, réunies sous le terme maison d’en bas par opposition à la maison d’en haut située au n°3. Comme sur la photo prise par Atget, on peut toujours voir un bâtiment qui ressemble
effectivement à un château flanqué à gauche d’un donjon et à droite d’une galerie couverte. Mais ce très vieux bâtiment bâti vers 1500 n’a rien d’un château, juste un bâtiment
à vocation industrielle qui abritait une teinturerie du temps des Gobelin et plus tard une tannerie au 19ème siècle. Sans que cela puisse être avéré, il est raconté qu’à l’emplacement
de cette bâtisse à l’élégance austère, s’élevait autrefois le palais de la reine Blanche de Castille, mère de Saint-Louis, morte au couvent des Cordelières tout proche.
Ici, la scène change ; le décor d’une misère abjecte s’effondre, et un coin de vieille ville, solennelle et sombre, surgit à deux pas des avenues modernes. La rue arbore d’anciens hôtels,
convertis en fabriques, mais dont le seigneurial aspect persiste.
La Bièvre – J.K. Huysmans
De la rue des Gobelins à la rue Geoffroy Saint Hilaire
Continuons maintenant par l’avenue des Gobelins, puis par la rue Monge. Au niveau du n°116, de la rue Monge, le bras unique de la Bièvre passait sous la rue après avoir franchi un pont dit aux Tripes
pour atteindre l’actuel square Adanson qui se trouve à l’emplacement du bief de la Photographie qui se prolongeait jusqu’à la rue de la Clef. Au fond du square, on peut voir des bâtiments ayant abrité des mégisseries.
Prenons la rue Censier à droite, que nous suivons jusqu’à la rue Geoffroy Saint-Hilaire. Au n°32, rue Geoffroy Saint-Hilaire, la cour de la maison Sœur-Rosalie recouvre le lit de la rivière.
Plutôt que de
continuer par la rue Buffon qui suit le dernier tracé de la Bièvre avant qu’elle se jette dans la Seine, j’ai choisi de rester rue Geoffroy Saint-Hilaire et de suivre le tracé de l'ancien canal des Victorins construit au Moyen-âge
pour alimenter en eau l’abbaye Saint-Victor.
Pour ceux qui le souhaitent, la promenade peut s’arrêter aussi au niveau du Jardin des Plantes. On peut aussi faire une pause à la Mosquée de Paris, et prendre un thé
à la menthe accompagné de pâtisseries orientales.
En suivant le canal des Victorins jusqu'à la rue de Bièvre
Continuons par la rue Linné, puis à gauche par la rue Jussieu, puis par la rue des Ecoles. Nous retrouvons la rue Monge à droite, nous continuons par la rue des Bernardins qui contourne l’église Saint-Nicolas du Chardonnet. Nous prenons le boulevard Saint-Germain à gauche, puis à droite la rue de la Bièvre.
Depuis la rue Geoffroy Saint-Hilaire, nous avons donc a peu près suivi le canal de dérivation Saint-Victorin, construit au XIIème siècle pour amener l’eau de la Bièvre dans les jardins de l’abbaye de Saint-Victor et actionner un moulin. Cette dérivation partait de l’actuel jardin des Plantes, rejoignait l’église Saint-Nicolas du Chardonnet, longeait l’actuelle rue de Bièvre à qui elle a donné son nom, puis se jetait dans la Seine, à hauteur du chevet de Notre-Dame. Ce canal rendu à l’état d’égout où était évacué tout un tas d’immondices fut définitivement comblé au XVIIème siècle.
C’est ici que s’achève notre promenade.
Bientôt sera à jamais terminée l’éternelle et charmante promenade des intimistes, au travers de la plaine que sillonne, en travaillant, l’active et misérable Bièvre.
Paysages – La Bièvre – Croquis Parisiens – J.-K. Huysmans
Street art ...
Lors de notre promenade à
Belleville, j’ai évoqué le street art et publié les fresques rencontrées sur notre parcours. Le treizième arrondissement est également très réputé et très
riche en œuvres de street art et des promenades
sur ce thème sont régulièrement organisées.
Oui, j'admet que nous sommes très loin d’Atget mais comment ne pas en parler ?
Bibliographie
- 4. Mars, 2018
-
- Sur les traces de la Bièvre parisienne – Renaud Gagneux et Jean Anckaert – ed Parigramme 2002
- La Bièvre et Saint Séverin - J.-K.- Huysmans - Ed Plon
- Croquis parisiens - J.-K.- Huysmans - Ed La Bibliothèque des Arts
Année 2017 - Texte et photos : Martine Combes
Roseline Périot
La Bièvre est pour nous très mystérieuse du fait de sa disparition du paysage parisien.
Bravo pour nous l'avoir fait découvrir sur les pas d'Atget ...