Le Sentier
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La promenade dans ce quartier industrieux dédié au secteur du textile et de la confection est à faire de préférence un jour de semaine.
Bien que très touchée
par la délocalisation, cette activité du prêt-à-porter développée à partir de la Libération et des années 1950 essaie vaille que vaille à se maintenir.
Ces dernières années,
de nouvelles startups dans le domaine de la technologie se sont également implantées dans les locaux délaissés par les ateliers de confection.
Cette promenade passe par un dédale de petites rues étroites et encombrées, extrêmement actives en semaine et qui communiquent par un entrelacs de passages couverts caractéristiques des XVIII° et XIX° siècles.
Le quartier du Sentier, délimité par le boulevard de Bonne-Nouvelle au nord, le boulevard de Sébastopol à l’est, la rue Réaumur au sud et la rue Montmartre à l’ouest, est déjà à l’époque d’Atget dévolu à la confection et à la fabrication d’ accessoires de mode. Il était aussi à cette époque le quartier central de l’imprimerie et de la presse dont il ne reste plus rien aujourd’hui hormis quelques traces ici ou là sur quelques façades.
Au Moyen Age, ce quartier abritait la plus grande cour des miracles de Paris, endroit connu sous le nom de fief d’Alby, si dangereux et si sale que personne en dehors de la communauté des mendiants n’osait s’y aventurer. C’est en 1784, qu’au grand soulagement des Parisiens, un édit royal en ordonna la destruction pour y installer un marché de poissons ; ce n’est toutefois pas pour immortaliser cet excellent changement que le quartier a pris le nom de Bonne Nouvelle dont le nom vient simplement d’une chapelle édifiée en 1551 dédiée à Notre Dame de Bonne Nouvelle en souvenir de l’Annonciation.
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La vue des nombreux mannequins exposés dans les vitrines du Passage du Caire nous renvoie naturellement aux photographies d’Atget qui attrayaient tant Man Ray par leur caractère surréaliste … comme ce magasin pour enfants photographié par Atget en 1925 Avenue des Gobelins (photo Getty Museum)
Boulevard de Bonne-Nouvelle
Nous sommes ici sur le tracé de la muraille de Charles V construite au XIV° siècle pour remplacer celle de Philippe Auguste côté rive droite. C’est sur les vestiges de cette enceinte qui délimitait le nord de Paris entre la Bastille et la porte Saint-Denis que les boulevards furent aménagés sous le règne de Louis XIV. Au début, ce ne sont que des voies en terre battue et plantée d’arbres, auxquelles on donne le nom de boulevard qui en terme militaire désigne la fortification extérieure d’une place forte constituée par un terre-plein en avant des remparts.
S’étirant sur plus de quatre kilomètres entre la Bastille et la Madeleine, les Grands Boulevards devinrent des lieux de promenade et furent en particulier très à la mode au 19°siècle en étant le haut lieu des fêtes parisiennes. En cours de route, les boulevards adoptent non seulement le nom des quartiers qu’ils traversent mais également leur caractère. Ainsi, par exemple, le boulevard de Bonne-Nouvelle avec à sa proximité la rue Saint-Denis a toujours été populaire.
On peut distinguer sur la droite de la photo prise par Atget la façade du théâtre du Gymnase qui s’étire en biais. Il fut inauguré en 1820 et eut immédiatement du succès avec les premières représentations des vaudevilles écrits par Scribe. D’autres grands auteurs comme Alexandre Dumas, Balzac, George Sand, Sardou y furent aussi joués en leur temps. Depuis 1958, le théâtre porte aussi le nom de Marie Bell en hommage à la tragédienne.
Rue Poissonnière
Après avoir remonté le boulevard de Bonne-Nouvelle, nous tournons à gauche dans la rue Poissonnière dont le coin est occupé par le cinéma Le Rex. Ce cinéma géant des années trente a tout d’un immeuble de Broadway avec son imposante façade où sont projetées des images en continu. Il marque aussi la limite entre les boulevards et un autre monde où s’étend le quartier du Sentier.
Mais dans cet univers dévolu au textile et autrefois au papier imprimé, que vient donc faire un nom de rue dont l’évocation aux résonances poissardes évoque plutôt
le commerce du poisson ? En fait, il nous rappelle tout simplement que ce chemin était devenu rue des Poissonniers lorsque les marchands de poissons et de crustacés en provenance des ports du nord de la France venaient livrer leurs produits
au pavillon des marées des Halles de Paris aujourd’hui disparues.
Plus rien n’évoque le cheminement des marchands assurant le lien entre la mer et le ventre de Paris, comme il ne subsiste plus rien de cet hôtel du 17°
siècle aux si délicates ferronneries photographié par Atget, au 21, rue Poissonnière, avant sa démolition en 1907. A sa place, se dresse un imposant immeuble néo classique où sur sa façade se détachent
trois mascarons aux têtes sévères ; Si l’immeuble est de facture très classique, il est toutefois emblématique de l’activité de traitement informatique largement exercée aujourd’hui dans
le quartier du Sentier, en abritant sur ses 1250 m² un important data center. En descendant la rue Poissonnière, nous aurons l’occasion d’admirer le bel hôtel de Noisy au n° 2.
Nous continuerons par la rue des Petits-Carreaux, puis à gauche la rue d’Aboukir jusqu’à la place du Caire.
Place du Caire
Arrivés sur la place, l'oeil est attiré par les trois têtes monumentales de la déesse Hathor qui ornent la façade de l’immeuble où s’ouvre le passage du Caire, au n°2. C’est sur l’emplacement d’un ancien couvent qui s’étendait entre la rue Saint-Denis et la petite rue des forges que furent percées en 1798 la rue et le passage du Caire dont le nom commémore la campagne de Bonaparte en Egypte. Le souvenir de cette conquête militaire accompagnée d’une expédition scientifique s’est également étendu aux rues avoisinantes : rues d’Aboukir, d’Alexandrie, du Nil et Damiette.
C’est à l’emplacement de ces rues que se situait autrefois la plus grande Cour des Miracles à Paris. Ce repaire de mendiants et de voleurs a été décrit avec puissance par Victor Hugo dans son livre Notre-Dame de Paris. Comme ils utilisaient un langage codé, on les avait surnommés les argotiers. Le jour, ils partaient en ville mendier en usant de stratagèmes : faux-estropiés, faux-aveugles, sabouleux qui dissimulaient un morceau de savon dans la bouche pour simuler des crises d’épilepsie, francs-mitoux qui se faisaient passer pour lépreux … le soir, ils revenaient à la Cour accomplir ce miracle quotidien en se débarrassant des marques de leurs fausses infirmités.
On peut remarquer sur la photo prise par Atget la présence d’imprimeries au dessus du passage car à son époque le quartier était aussi celui de la presse et de la typographie; les artisans imprimeurs partageaient le passage avec les fabricants de chapeaux de paille.
Il n’est pas rare de trouver sur cette place quelques immigrés attendant qu’un fabricant leur propose un travail de manutention. On n’est pas loin finalement de ce portefaix photographié par Atget et de ceux décrits par Louis-Sébastien Mercier qui écrivait: « Nous avons au coin des rues, des Hercules et des Milons de Crotone, pour emménager ou déménager nos meubles, et porter les fardeaux du commerce. Vous les appelez d’un signe, et ils sont à vous avec leurs crochets ; appuyés sur des bornes, ils attendent qu’on leur donne de l’emploi. »
Ils sont aujourd’hui munis d’un diable et d’un portable, attendant qu’on les appelle pour acheminer des cartons à travers
les rues étroites. Ils livrent les collections aux transporteurs garés à l’écart dans d’autres rues plus larges et ils assurent le lien entre les ateliers et les magasins des grossistes.
Entrons-nous dans un quartier
où les mêmes vies besogneuses se perpétuent depuis les temps anciens ? Le soir, il n’est pas rare non plus de rencontrer des chiffonniers venant récupérer sur le trottoir quelques restes de tissu et de galons qu’ils
emportent discrètement dans un caddie. Là encore, il nous vient immanquablement à l’esprit l’image du chiffonnier immortalisé par Atget.
Passage du Caire
Ouvert en 1798, le passage du Caire est non seulement le passage le plus ancien de Paris mais aussi le plus long, avec ses trois galeries distinctes, Sainte-Foy, Saint-Denis et du Caire. A une époque où
les les profanations étaient courantes et par besoin de larges pierres pour daller le sol du passage, on n'hésita pas à utiliser celles des tombes des religieuses du couvent des Filles-Dieu. Le flâneur a toujours été
rare dans ce passage investi dès le départ par des imprimeurs, des lithographes, ainsi que des fabriquants d’accessoires de mode : cravates, chapeaux de paille, gants, faux-cols et manchettes.
De même de nos jours, on ne croise
guère que des commerçants venus s’approvisionner chez les grossistes en confection et en articles pour vitrines.
Nous allons suivre l’allée d’Alexandrie qui débouche sur la rue du même nom, puis nous prendrons celle qui mène vers la rue Saint-Denis.
Passage Sainte-Foy
A la sortie du passage du Caire, nous tournons à gauche dans la rue Saint-Denis pour nous engager dans le passage Sainte-Foy qui s’ouvre aux n° 261-263.
La rue Saint-Denis est bien connue pour une autre activité que celle du textile. Le plus vieux métier du monde s’y exerce depuis toujours, autrefois par les tapineuses de la cour des miracles et encore aujourd’hui par des dames fort siliconées. Lors de ma dernière promenade, deux d’entre elles encadraient l’entrée étroite du passage Sainte-Foy.
Au bout du passage, nous allons gravir un petit escalier qui nous mène à la rue Sainte-Foy. En fait, par ces quelques marches, nous franchissons les vestiges du chemin de ronde des remparts de Charles V construits vers 1370. Il est tout à fait de propos ici de donner une des versions de l’origine du mot bordel : au Moyen Age, la prostitution n’était autorisée qu’en dehors des fortifications; les prostituées se tenaient donc dans des baraques en bordure de Paris, que les clients appelaient des bordes et leurs tenancières des bordelières …
Un bouton sur la gauche quelques pas avant la sortie rue Sainte-Foy permet l’ouverture de la grille.
Rue des Degrés - Beauregard - Eglise Notre-Dame de Bonne Nouvelle
Nous allons faire quelques pas à droite dans la rue Sainte-Foy où au 13, nous allons emprunter un autre passage qui est en réalité un bar-tabac tout en longueur fréquenté par les habitués du quartier.
A la sortie du bar, nous nous trouvons au 120, rue d’Aboukir que nous prendrons sur notre gauche. En chemin, nous pouvons admirer de belles vitrines de fabricants, puis nous tournons à droite dans la rue Saint-Philippe où sont concentrés les magasins de grossistes en tissus.
Nous tournons à droite dans la rue de Cléry, autrefois chemin qui, côté campagne, longeait les fossés de l’enceinte Charles V. Puis sur la gauche, nous grimpons les quatorze marches de la minuscule rue des Degrés, la plus courte de Paris et sans habitation. Nous arrivons rue Beauregard. Sur la gauche nous voyons l’église Notre Dame de Bonne-Nouvelle qui a donné son nom au quartier. Si l’on choisit d’y faire le détour, nous reviendrons ensuite sur nos pas jusqu’à la rue Chénier.
De la rue Beauregard, on a une perspective du clocher du XVIIème siècle, élément le plus ancien de cette église sans grâce reconstruite en 1830. C’est à l’occasion de cette reconstruction qu'en creusant ses fondations en 1824 on aurait trouvé des racines et des sarments encore intacts de l’ancien vignoble qui poussait autrefois sur les flancs de la butte du Mont-Orgueil. La vision bucolique que l’on devait avoir de ce lieu en a d’ailleurs laissé le nom à la rue. L’intérieur de l’église renferme quelques curiosités : Un baptistère à immersion complète creusé en 1990 dans le pavage de l’église devant l’autel ; la chasuble portée par le dernier confesseur du roi Louis XVI, l’abbé Edgeworth de Firmont, pour la messe donnée le matin de son exécution.
Angle rues Beauregard, Cléry et Chénier
L’ombre de Louis XVI vivant ses derniers moments plane décidément dans cette rue.
C’est ici, le 21 janvier 1793, à l’angle des rues Beauregard, de Cléry et Chénier
que le baron de Batz tenta désespérément de sauver le roi en route pour l’échafaud. Les cinq cents conjurés qui devaient accompagner le baron dans cet ultime geste devaient se masser devant cette maison étroite
et penchée qui s’élève au carrefour de trois vieilles rues étroites.
A cette époque, le terrain était très en pente et dominait le boulevard de Bonne-Nouvelle pas encore nivelé. Il était
prévu qu’à cet endroit du boulevard alors que le cortège conduisant le roi aurait à ralentir pour en gravir la pente, les cinq cents hommes armés devaient dévaler en masse des rues de Cléry, Beauregard
et de la Lune, percer les haies des gardes nationaux et sauver le roi.
Mais à son grand désarroi, le baron ne retrouva que vingt-cinq conjurés au point du rendez-vous. En effet, suite à une dénonciation, vers
les trois heures du matin du 21 janvier, les conjurés furent réveillés par les gendarmes chargés de les empêcher de sortir. N’ayant pas passé la nuit à leur domicile, le baron et quelques compagnons
avaient pu échapper à la surveillance des gendarmes. Malgré son isolement, le baron s’élança héroïquement en criant : « A moi, ceux qui veulent sauver le Roi ! ». Après
cette vaine tentative vouée à l’échec, il parvint cependant à s’enfuir pendant que les quelques intrépides qui l’avaient suivi étaient traqués et tués ; ceci sans que le funèbre
cortège soit même ralenti dans sa marche fatale.
Si la rue des Degrés est la plus courte de Paris, la maison qui s’élève au carrefour des rues Beauregard et de Cléry
est aussi la plus étroite de la capitale et ne comporte qu’une petite pièce par étage. En 1909, date à laquelle Atget a pris la photo, le commerce de vins a pour enseigne « Au Poète de 93 »,
car c’est là, comme l’indique une plaque, qu’André Chénier habita en 1793. Le jeune poète était aussi connu pour ses prises de position politiques contre la Terreur et pour avoir critiqué Marat et
Robespierre. Un an après avoir écrit son ode à Charlotte Corday, il fut arrêté et guillotiné en 1794 à l’âge de trente un ans.
Sur la photo prise par Atget, on peut discerner au premier étage
de la maison le portrait d’un homme qui n’a rien à voir avec le poète ; plus prosaïquement, il s’agit d’une affiche montrant un garçon de café, la serviette sous le bras, faisant la réclame pour
La Française qui étaitun bureau de recrutement. Aujourd’hui, l’affiche a fait place à une plaque de rue nous indiquant que l’endroit est dorénavant la pointe Trigano.
Rue Sainte-Foy
Descendons la rue de la Lune vers le boulevard où se détache l’imposant arc de triomphe construit par François Blondel en hommage aux victoires remportées par Louis XIV et remontons la rue Saint-Denis jusqu’au carrefour des rues Sainte-Foy et Blondel.
Me voyant photographier la devanture de son salon, le sympathique coiffeur Maxime arborant chapeau à large bords et lunettes fumées m’a fait entrer dans son salon pour me montrer la reproduction de la photo d’Atget accrochée à l’un des murs. La boucle était ainsi bouclée, ce qui je dois dire n’est finalement pas si surprenant dans un salon de coiffure …
Quittons ce coiffeur pour dames dont une partie de la clientèle doit être composée de celles de la rue Blondel, où nous allons maintenant.
Rue Blondel
Si les maisons closes qui ont fait la célébrité de la rue ont fermé, l’activité principale de la rue est restée la même …
Atget a nommé très sobrement « Brasserie » l’établissement situé au 16, rue Blondel. Le guide du Marquis de Rochegude publié en 1910, date qui coïncide avec celle de la photo prise par Atget, mentionne cette façade très Art Nouveau, désormais disparue, qui s’intitulait Paradis japonais. Plus tard, l’adresse sera très connue pour sa maison close Au Moulin. On peut donc penser que cette « brasserie » était plutôt du genre café montant où les clients empruntaient un escalier discret pour d’autres types de consommations à l’étage.
Passage Lemoine
Revenons rue Saint-Denis et poursuivons jusqu’au n° 232 où s’ouvre le passage Lemoine entièrement voué à la confection et qui à travers trois cours successives nous conduit au boulevard Sébastopol.
Le boulevard Sébastopol, percé sous Haussmann est lui aussi complètement consacré au secteur de l’habillement. Allons jusqu’au n°131 où a été tourné une scène du film consacré au Sentier, « La Vérité si je mens 1 ». Dans ce film on peut reconnaître la cour pavée qui fait suite au très bel hôtel particulier , construit vers 1735.
Une dernière petite cour nous permet d’atteindre la rue Saint-Denis aux n° 224-226. Descendons la rue jusqu’à la rue d’Alexandrie.
Rue Réaumur
Continuons de descendre la rue Saint-Denis jusqu’à la rue Réaumur. Tournons à droite rue Réaumur jusqu’à la rue Dussoubs. Les adresses de fabricants de part et d’autre de la rue sont ici plutôt dans le haut de gamme. De l’autre côté de la rue remarquons la façade très décorée de l’immeuble aux 61-63, rue Réaumur. Si l'on regarde bien le coin que fait l’immeuble avec la rue Saint-Denis, on peut voir que cet immeuble tape à l’œil, construit pour un grossiste en tissus qui cherchait à impressionner, n’est profond que de deux mètres environ. La vérité si je mens, en quelque sorte …
Rue Dussoubs
Prenons la rue Dussoubs à droite. Remarquons deux vieux puits encastrés dans la façade aux n°25 et 27.
Au n°21, une plaque nous indique que c’est dans cette maison que Goldoni y est
mort à l’âge de 86 ans, en 1793. Celui que l’on nommait le Molière italien décida de quitter Venise en 1762 pour s’installer à Paris. Adopté à la cour, il enseigna l’italien aux filles
de Louis XV et dirigea le Théâtre Italien à Paris. La pension que Louis XVI lui avait fait octroyer fut supprimée par la Révolution en 1792 et c’est donc dans le dénuement qu’il mourut en février
1793.
La rue Dussoubs a conservé un grand nombre de maisons anciennes. Comme un peu plus loin cet ancien hôtel au n°17.
... et plus particulièrement au n°22 rue Dussoubs, cet hôtel
du XVII° siècle dont la splendide façade sur cour est classée.
Rue du Sentier
Revenons sur nos pas et tournons à gauche dans la rue Saint-Sauveur, puis à droite rue des Petits-Carreaux, jusqu’à la rue des Jeuneurs à gauche, puis la rue du Sentier à droite. De là nous rejoindrons les Grands-Boulevards où notre promenade se terminera non loin de son point de départ.
La rue du Sentier qui a donné son nom au quartier à une sonorité champêtre
et presque poétique. A ce propos, relisons le poète Prévert qui écrit dans Paris est tout petit:
« Bien avant les dernières créations urbaines du Baron Haussmann, les
rues étaient les sentiers des villes. Aujourd’hui l’une d’elles s’appelle encore rue du Sentier. On y confectionne et vend des choses indispensables aux dernières créations de la mode à Paris.
Autrefois, cette rue n’était qu’une ruelle qui fut successivement appelée rue du Chantier, rue Centier et rue Centière.
Au cours du rude hiver 1612-1613, un loup affamé est venu jusqu’à
cette ruelle. Ce pauvre loup n’eut pas l’honneur de donner son nom à une rue de Paris comme la colombe, le chat-qui-pêche, les lions, les ours, les alouettes, le renard ou la baleine qui, elle, eut tout de même droit à
une petite impasse dans le onzième. »
En 2005, des travaux avaient déjà été entrepris pour transformer en bureaux des ateliers de confection établis dans l'hôtel de Meslay depuis le 19ème siècle. Aujourd’hui en 2016, un panneau indique que de nouveaux travaux de réhabilitation sont relancés pour y installer un hôtel de tourisme. Espérons que cette belle demeure va survivre en conservant son charme et que les loups du Business n’accompliront pas trop de destruction comme pour venger ce pauvre loup affamé et traqué qui vint rôder un jour de grand froid en 1612 …
Année 2016 - texte et photos: Martine Combes
Derniers commentaires
C'est à nouveau un merveilleux voyage du Palais Royal à la Butte Montmartre... Merci Martine pour ces belles découvertes!
I hope I will have the time to run the course next weekend when im in Paris as a turist from denmark
L'enseigne de la Galerie du Chat était au 27, rue de Bièvre, magasin d'articles ayant pour thème le chat. L'enseigne a disparu depuis que le magasin a
déménagé au 68, bv de Port Royal.
Bonjour, je suis a la recherche de la rue de l´enseigne "la galerie du chat". Est-ce une galerie ou un restaurant-café ? L´enseigne correspond-elle a un lieu encore existant ? Merci à l´avance . Ma